Bien que le nom de la chute provienne d’une légende qui raconte que des Iroquois se sont noyés dans les rapides de la chute, vous êtes-vous déjà demandé ce que désigne exactement le mot « Iroquois » ou qui sont-ils ?
La MRC des Laurentides a réalisé qu’elle habite un riche héritage culturel que l’on peut retrouver sur l’ensemble de son territoire, un patrimoine qui mérite d’être partagé pour renaître dans nos mémoires. C’est pourquoi elle a décidé de s’intéresser davantage à ce legs et d’en apprendre plus sur les « Iroquois ».
Le mot « Iroquois » est le nom que les premiers colons d’origine française ont utilisé pour identifier les Premières Nations structurées de manière matrilinéaire, semi-sédentaires et guidées par la Grande Loi de la Paix. Les colons d’origine anglaise les appelaient la Ligue des Cinq Nations, tandis qu’eux-mêmes s’identifiaient comme des Haudenosaunee : peuple de la maison longue. Les Haudenosaunee formaient une confédération regroupant les nations Kanien’kehá:ka (Mohawk), Oneidas, Onondagas, Cayugas, les Sénécas, et éventuellement la nation Tuscarora les rejoignit.
La nation Wendat est aussi structurée de façon matrilinéaire, semi-sédentaire et guidée par la Grande Loi de la Paix. Bien qu’elle ne fasse pas partie officiellement de la confédération Haudenosaunee, elle formait elle aussi une confédération regroupant plusieurs nations, qui ont malheureusement été décimées.
Nous savons que les Haudenosaunees, aussi appelés « Iroquois », et plus probablement ceux de la nation Kanien’kehá:ka (Mohawk), en raison de leur localisation géographique par rapport aux autres nations de la confédération ainsi qu’aux Wendats, pouvaient occuper ou parcourir le territoire, notamment pour la chasse. Toutefois, il est impossible de déterminer exactement de quelle nation provenaient précisément les « Iroquois » qui se sont noyés, selon la légende qui a conduit au nom de la chute.
Au fil de nos apprentissages, nous nous sommes rapprochées du riche legs culturel des Premiers Peuples et, de toute évidence, ceux-ci possèdent des valeurs et connaissances qui étaient avant-gardistes, comme le principe des « 7 générations ».
Un principe simple, organique et parfaitement en harmonie avec toute forme de vie établi par le créateur pour permettre à cette harmonie d’être vivante et vigoureuse. Ce principe veut que chaque décision concernant la nation soit prise dans l’intérêt fondamental des 7 générations à venir, en partant de l’idée toute simple que nous vivons sur le territoire emprunté à nos enfants.
C’est nous qui avons besoin de la nature pour vivre; elle, en revanche, peut très bien vivre sans nous. Ainsi, lorsqu’il est venu le moment de prendre une décision, par exemple dans un contexte de développement économique qui repose sur de l’extractivisme, nous devons nous demander si cela va nuire à nos enfants, aux enfants de nos enfants, jusqu’à 7 générations à venir et cette position doit être transmise éternellement pour toute génération qui est à l’âge de pouvoir décisionnel. Ce principe s’applique également à notre consommation : prendre uniquement ce que nous avons de besoins pour vivre et de remercier notre Terre-Mère qui nous offre gratuitement, de tout son cœur, ce dont nous avons besoin pour vivre.
Un autre magnifique legs des peuples de la maison longue est celui de l’égalité. Ils étaient « matrilinéaires », c’est-à-dire que la femme occupait une place centrale dans la société. Ce sont elles qui étaient responsables d’organiser les activités essentielles au bon fonctionnement de la maison longue et de la nation. Ce sont elles qui nommaient le grand chef, qui a la responsabilité d’être le porte-parole de la nation et qui n’a pas de pouvoir décisionnel, contrairement à ce que les allochtones pourraient croire. La structure hiérarchique pyramidale ne s’applique pas chez les Premières Nations ; leur structure est plutôt de nature circulaire.
Pourquoi la femme est-elle au centre de la société, simplement car c’est elle qui donne la vie et que les hommes, quant à eux, la retirent en allant à la guerre et à la chasse.
De plus, les diversités sexuelles ne posent aucun enjeu pour les Haudenosaunees ; elles sont même considérées comme un attribut. Une personne qui s’identifie comme « two-spirit » est perçue comme porteuse à la fois du féminin et du masculin, ce qui en fait une personne-ressource dans certains contextes. Autrement dit, un homme qui préfère les activités traditionnellement associées aux femmes n’a nul besoin de se justifier ou de se redéfinir : il est tout simplement un membre de la nation à part égale et entière.
Nous sommes encore au tout début de notre démarche concernant la mémoire de notre héritage culturel, le legs des Premières Nations dans notre magnifique MRC. Nous sommes conscients qu’il reste beaucoup à réapprendre. Cet ouvrage constitue pour nous une première étape d’un cheminement beaucoup plus vaste que celui de l’individu ; il s’agit plutôt d’un collectif humaniste et harmonieux, reliant nos ancêtres, ceux des premiers peuples, et les générations futures.
Pour ce faire, la MRC s’est alliée à Véronique Vincent, Kanien’kehá:ka et Wendat, afin d’assurer que sa démarche soit la plus fidèle possible. Pour en savoir plus sur la confédération Haudenosaunee, également appelée « Iroquois », vous pouvez visiter leur site Web à l’adresse https://www.haudenosauneeconfederacy.com/.
Although the name of the waterfall comes from a legend, which tells of Iroquois people drowning in the rapids of the waterfall, have you ever wondered what exactly the word “Iroquois” means or who they are?
Well, the MRC des Laurentides realized that a rich cultural heritage could be found throughout the territory, which deserves to be shared, so that it can be reborn in our memories. That is why it decided to take a greater interest in this legacy and learn more about the Iroquois.
The word “Iroquois” is the name that the first French settlers used to identify the First Nations, which were structured matrilineally, were semi-sedentary, and were guided by the Great Law of Peace. The English settlers identified them as the League of Five Nations, while the Iroquois identified themselves as Haudenosaunee: people of the longhouse. The Haudenosaunee formed a confederacy comprising the Kanien'keha'ka (Mohawk), Oneida, Onondaga, Cayuga, and Seneca nations, with the Tuscarora nation eventually joining them.
The Wendat nation is also structured in a matrilineal, semi-sedentary manner and guided by the Great Law of Peace. Although it is not officially part of the Haudenosaunee confederacy, it also formed a confederacy of several nations that were, unfortunately, eventually decimated.
We know that the Haudenosaunee, also known as the Iroquois, and more likely those of the Kanien'keha'ka (Mohawk) nation, given its geographical location in relation to the other nations of the confederation and the Wendats, could occupy or travel through the territory, among other things, for hunting. However, we cannot determine exactly which nation the drowned “Iroquois” of the legend belonged to.
Through our learning, we have come to appreciate the rich cultural legacy of the First Nations, and it is clear that they possessed values and knowledge that were ahead of their time, such as the principle of “seven generations.”
This is a simple, organic principle that is perfectly in harmony with all forms of life that exist and that the Creator put in place to allow this harmony to be alive and vigorous. The principle is that every decision concerning the nation must be made in the best interests of the next seven generations, based on the concept that we are living on land borrowed from our children.
We need nature to live, but nature does not need us. Therefore, when it comes time to make a decision, for example in the context of economic development based on extractivism, we must consider whether it will harm our children, our children's children, and up to seven generations that follow. This principle must be passed on forever to every generation that is old enough to make decisions. It also applies to our consumption: to take only what we need to live and to thank our Mother Earth, who gives us everything we need to live freely and wholeheartedly.
Another magnificent legacy of the Longhouse peoples is that of equality. They were “matrilineal,” meaning that women were at the centre of society. It was the women who were responsible for organizing the activities necessary for the proper maintenance of the Longhouse and the nation.
They appointed the grand chief, who was responsible for being the spokesperson for the nation but had no decision making power, contrary to what outsiders might think. The pyramid-shaped hierarchical structure does not apply to First Nations. Their structure is more circular.
Why are women at the centre of society? Simply because they give life, while men take lives by hunting and by going to war.
Furthermore, sexual diversity is not an issue for the Haudenosaunee; it is even considered an attribute. In other words, a person who identifies as “two-spirit” has both feminine and masculine qualities and is therefore considered a resource person in certain contexts. In other words, a man who prefers women's activities has no need to justify or redefine himself; he is simply an equal and full member of the nation.
We are still in the very early stages of our journey to preserve the memory of our cultural heritage and the legacy of the First Nations in our magnificent MRC. We are aware that there is still much to relearn. For us, this work is the first step in a journey that is much broader than that of the individual, but rather that of a humanistic and harmonious collective between our ancestors, those of the first peoples, and future generations.
To this end, the MRC has enlisted the help of Véronique Vincent, Kanien'keha'ka and Wendat, to ensure that its approach is as intrinsic as possible. If you would like to learn more about the Haudenosaunee Confederacy, also known as the Iroquois, you can visit their website at https://www.haudenosauneeconfederacy.com.